Connaissez-vous les origines de ces danses bien particulières, assimilées (non sans raison!) à la danse orientale?
Pour comprendre le parcours et l'évolution de ces styles, il nous faut remonter au delà de l'apparition du Tribal ATS, lui-même précurseur du Tribal Fusion. C'est tout un arbre généalogique qui nous attend!
Les prémisses du "Tribal" furent développé par Jamila Salimpour dans les années 60 sur la côte Ouest ds Etats-Unis (Berkeley).
Jamila était avant toute chose une danseuse orientale et professeure, passionnée de culture arabe. Inspirée dans sa danse par les danseuses de l'âge d'or de la danse orientale en Egypte (Taheya Carioca, Samia Gamal, Nagua Fouad...), tel était son vocabulaire artistique.
En 1968, elle créa un spectacle complet et varié pour la Renaissance Pleasure Faire, une foire mettant en scène des artistes (danse, musique, cirque) inspirés par l'univers du 16ème siècle.
Ainsi fut née Bal Anat, sa troupe de danse.
Bal Anat
Elle souhaitait y mettre à l'honneur et dans un but de « show » les pratiques et danses folkloriques anciennes du Moyen-Orient, telles que la danse Tunisienne de la jarre, l'art du cirque, la danse du sabre... Jamila rassembla diverses sources ethnographiques afin de créer des costumes représentatifs des réelles danses folkloriques et ethniques. Elle prit des libertés artistiques dans sa création, par exemple dans les chorégraphies, mais elle souhaitait rendre un hommage authentique à ses sources d'inspiration. L'esthétique et la source de cette troupe, de leurs costumes, et de leurs danses était "tribale". D'ailleurs, Bal Anat se vendait comme étant un groupe de danseuses issues de « tribus » différentes. Tribal était donc le mot utilisé pour décrire ce nouveau style de danse orientale, le feeling qui se dégageait d'un tel univers nouveau et créé de toutes pièces par Jamila Salimpour.
Le Tribal ATS, avec ATS pour « American Tribal Style », est un style de danse (déposé!) dont le vocabulaire prend racine en partie dans le format pédagogique et technique enseigné par Jamila Salimpour et sa fille Suhaila Salimpour.
Masha Archer, une élève de Jamila, devint professeure et prit des distances par rapport au format Salimpour.
Elle mélangea le style égyptien Raqs Sharqi avec une multitude d'autres danses ethniques et folkloriques pour créer sa propre esthétique, sa propre danse, uniforme. Elle était également impliquée dans la création de costumes et d'esthétique particulière à sa danse, que nous retrouvons encore aujourd'hui dans l'ATS.
Masha Archer et sa troupe
Mais c'est Carolena Nericcio, une élève de Masha Archer, qui développa le vocabulaire codifié et précis, fondement de l'ATS, dans la nécessité de danser en groupe avec sa troupe FatChanceBellyDance.
C'est elle qui choisit le nom d'American Tribal Style. American pour que ce soit clair qu'il ne s'agit pas d'une réelle danse folklorique, mais d'une fusion de divers mouvements prenant leurs racines ça et là.
Tribal Style pour coller au concept de danse de groupe et à l'esthétique générale. La particularité de l'ATS est de permettre de danser en groupe et en synchronisation, sans chorégraphie, en improvisant.
Grâce à des mouvements clés utilisés par la danseuse qui « lead»,- qui mène le groupe- le reste de la troupe saura quel mouvement va être effectué.
Carolena Nericcio
Le Tribal Fusion, plus récent, fusionne également plusieurs danses entre elles.
La danse Orientale « classique » (Raqs Sharqi), le style « American Cabaret » (dans les années 70 – 80, la danse des restaurants et night club au Etats-unis, mélange de mouvements turcs, égyptiens) et le style Tribal ATS. C'est Jill Parker, une danseuse américaine, qui a, dans les années 90, dansé la première performance de Tribal Fusion. Ce style, singulier, hypnotisant, fluide et serpentin, est plus adapté à des solistes.
C'est également plus libre d'interprétation que l'ATS et le format Salimpour, qui sont codifiés. Le Tribal Fusion s'inspire également du break, hip hop, flamenco, bollywood en plus de sa majorité orientale. Une héritière mondialement connue du Tribal Fusion aujourd'hui est Rachel Brice.
Rachel a elle aussi créé et déposé son propre vocabulaire dansé au cours de sa carrière, qu'elle a nommé Datura Style, et qui s'inspire, entre autres, du travail des danseuses nommées ci-dessus.
Rachel Brice
J'espère que ce petit résumé (non exhaustif) de l'histoire des danses "tribales" vous aide à comprendre leurs origines et cheminements...
Et que si ce n'est pas déjà le cas, ça vous donne envie de vous y mettre ;)
Personnellement, j'adore et je pratique la danse Fusion, mais je l'enseigne moins qu'avant.
Mon love de love à enseigner et à danser en public est quand même la danse classique égyptienne...
Après, un peu de Tribal Fusion de temps à autres, ça fait le plus grand bien!
C'est incroyablement inspirant, puissant, et créatif.
De manière générale, pratiquer d'autres danses nourrit à merveille le travail et l'évolution dans notre danse "première".
Tout est une question d'apprentissage, sans fin, jamais jamais!
Love & Light sur vous
Lou
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